Clauses de sauvegarde pour le blé : à quoi joue Bruxelles ?

Alors que les importations de blé tendre ukrainien ont été multipliées par vingt dans l’Union Européenne en deux ans, aucune décision concrète n’a été actée pour protéger les producteurs de blé pourtant confrontés à des perturbations de marché intenables. Adoptées par le Parlement européen et soutenues par Emmanuel Macron, l’inclusion du blé tendre et de l’orge dans les clauses de sauvegardes automatiques ainsi que les périodes de référence ne sont cependant toujours pas actées.

« Comment peut-on réinterroger le Parlement sur la décision qu’il a lui-même votée ? » s’alarme Eric Thirouin, président de l’Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales (AGPB) à l’issue du débat tenu par les ambassadeurs des 27 états membres, mercredi 27 mars. Ces derniers réunis en COREPER (Comité des Représentants Permanents) ont en effet renvoyé à la négociation le projet de prolongation de l’accord de libéralisations des échanges avec l’Ukraine. Un énième rebondissement qui plonge à nouveau les producteurs dans l’incertitude alors que les cours restent inférieurs aux coûts de production de près de 80 € / t.

« Ce n’est pas en affaiblissant les producteurs de blé français et européens que l’on garantira un soutien à l’Ukraine sur le long terme » rappelle Eric Thirouin en appelant l’Europe à enfin mettre en œuvre les dispositions votées par le Parlement européen et soutenues par le Président de la République.

 

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