De nombreux députés européens réunis a l’initiative de Farm Europe

 

De gauche à droite : Alex Datema, Boeren Natuur (Pays-Bas) ; Eric Thirouin, Président AGPB ; Martin Pycha, Président Association agricole de République Tchèque ; Anne Sander, députée européenne ; Fotis Chatzipapadopoulos, Président de Neuropublic, membre du Conseil de Gaia Eipicherein (Grèce) ; Tassos Haniotis, Directeur DG Agri, Commission européenne ; Donato Cillis, IBF Servizi (Italie)

 

Au cours du 4ème Global Food Forum au Parlement européen, Eric Thirouin, président de l’AGPB, a plaidé pour l'accès à l'innovation et la certification environnementale des exploitations agricoles dans le cadre des futurs Ecoschemes

A la suite des élections européennes et de la nomination de la nouvelle Commission, et à la veille de la reprise de négociations européennes denses (budget, politique agricole…), Farm Europe tenait pour la première fois dans les locaux du Parlement européen à Bruxelles, au cœur même de l’élaboration des politiques de l’UE, la 4ème édition de son Global Food Forum les 2 et 3 décembre 2019.

Cette édition du Forum, qui avait pour thème « Les secteurs agricoles et alimentaires, précurseurs de l’avenir de l’UE », a permis aux participants de débattre des futures politiques européennes qui pourraient ouvrir la voie à une transition des modèles agricoles vers de meilleures performances environnementales et économiques, tout en renforçant le lien entre les agriculteurs et les consommateurs et citoyens européens.

Parmi les 300 participants, on notait la présence de nombreux députés européens des trois principaux partis (PPE, S&D et Renew Europe), avec notamment Dacian Ciolos, Paolo De Castro, Jérémy Decerle, Christophe Hansen, Peter Jahr, Norbert Lins, Martin Hlavacek, Anne Sander, Irène Tolleret et Marie-Pierre Védrenne.

L’AGPB était quant à elle représentée par son président Eric Thirouin, son vice-président Jean-François Isambert, Cédric Benoist, membre du Bureau, ainsi que Jean-Marc Bournigal et Nicolas Ferenczi.

Au cours de deux sessions plénières et sept ateliers thématiques – couvrant l’innovation, la chaîne alimentaire, l’énergie, la résilience, la neutralité carbone, la nutrition et les défis sectoriels – les participants ont débattu des meilleurs leviers pour promouvoir les performances économiques et environnementales des systèmes agricolas et alimentaires de l’UE, ainsi que des outils politiques pour réaliser une ambition commune au niveau européen. Et particulièrement de la future Politique Agricole Commune et de la stratégie « de la ferme à la fourchette » proposée dans le nouveau « Green Deal » européen, dont les grandes lignes seront dévoilées par la Commission le 11 décembre.

Au cours de l’atelier consacré à l’innovation en agriculture, Eric Thirouin a présenté l’innovation comme le levier principal de la double performance économique et environnementale du futur, composé de deux grands volets : l’innovation technique, avec des technologies incontournables comme le numérique, la robotique, le biocontrôle, les biotechnologies et la génétique, l’accès aux nouvelles techniques de sélection végétale constituant l’un des principaux enjeux pour les agriculteurs. Et l’innovation organisationnelle d’autre part, pour assurer une large mobilisation des agriculteurs.

En ce qui concerne le numérique, Eric Thirouin a insisté sur le fait que ces techniques restent encore trop élitistes, et que la première priorité est le développement l’agriculture de précision à l’échelle de la parcelle, notamment grâce à la généralisation des outils d’aide à la décision. Ces technologies rendent nécessaire de faire évoluer les indicateurs d’objectifs et d’évaluation en les centrant sur l’impact plus que les moyens.

En termes d’organisation, la future PAC doit reconnaître les progrès permis par l’agriculture numérique et mettre en mouvement les agriculteurs, en mobilisant notamment l’Ecoscheme et les aides à l’investissement. Les futurs Ecoschemes doivent s’appuyer sur la certification environnementale des exploitations, qui permet de définir objectivement et de démontrer la performance environnementale. Cet outil, qui peut être mis en œuvre collectivement, permettra d’accompagner la transition agro-écologique en stimulant l’innovation tout en réduisant la pression de contrôle.

En conclusion du forum, Yves Madre, président de Farm Europe, récapitulait les conclusions des ateliers thématiques à travers 8 actions pour réussir l’Europe de demain avec les agriculteurs et nos zones rurales :

-Préserver le caractère commun (« C ») de la PAC et assurer son équité pour les agriculteurs où qu'ils se trouvent dans l'UE;

-Donner à la PAC une dimension environnementale européenne par une définition claire et une base européenne efficace des Ecoschemes, et préciser leur définition en tant qu'instrument d'incitation à la transition vers la neutralité carbone;

-Promouvoir la dimension économique de la PAC en même temps que ses dimensions sociétale et environnementale;

-Définir une base environnementale de référence européenne pour la nouvelle conditionnalité avec la possibilité pour les États membres et les agriculteurs de proposer des mesures équivalentes lorsque cela est approprié;

-Constituer une réserve de crise efficace et bien financée avec la garantie que la Commission européenne réagira sans délai en cas de perturbation grave du marché;

-Mettre en place un programme européen d'investissements de transition vers la double performance dans l'agriculture, et soutenir par la PAC 20 milliards d'euros d'investissements dans l'agriculture;

-Simplifier la gestion de la PAC, avec un système unique de conformité des aides versées aux règles européennes, sans doubles contrôles;

-Mieux relever le défi de la nutrition et des habitudes alimentaires et déployer une approche plus intégrée de la nutrition et de l'agriculture, notamment en cofinançant des programmes publics et privés de nutrition dans les écoles.

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