Une nouvelle décision unilatérale de la France grevant encore la compétitivité des céréaliers

Le vendredi 9 octobre 2020 - Dans le cadre du plan de sortie du glyphosate engagé par le gouvernement, l'Anses a publié son évaluation comparative avec les alternatives non chimiques au glyphosate disponibles.

Pour se passer de glyphosate, la solution proposée est sans surprise : le retour au labour des terres, avec les conséquences économiques et environnementales que cela génère. Il est incompréhensible que l'Anses reconnaisse que la destruction des vivaces toxiques et allergisantes ne soit pas maitrisable avec le seul travail du sol, sans pour autant faire l'objet d'une dérogation, comme celles s'inscrivant dans le cadre d'une lutte réglementée. Pour autant, l'AGPB note avec satisfaction le maintien de l'utilisation du glyphosate, même à dose réduite, pour la gestion des adventices et des couverts d'interculture en système de culture sans labour.

Cependant, en l'état, l'application des recommandations de l'Anses aurait un impact économique considérable pour les céréaliers, lesquels subissent déjà une crise économique de grande ampleur depuis 8 ans, amplifiée par la récolte catastrophique en 2020.

Aux pertes de rendement, surcoûts de main-d'œuvre, achat et utilisation de matériel spécifique, augmentation de charges, vient s'ajouter le coût de la distorsion de concurrence avec les autres pays européens et bien sûr avec les produits importés qui, eux, ne sont soumis à aucune restriction. Et ces coûts, ne font naturellement l'objet d'aucune évaluation par l'Anses...

Pour Eric Thirouin, Président de l'AGPB : « Nous dénonçons encore une fois des décisions prises sur des études d'impacts bâclées ou absentes. La France continue de prendre des décisions unilatérales irresponsables qui alourdiront inutilement la situation économique des agriculteurs. J'insiste sur la nécessité de réaliser, en collaboration avec les acteurs économiques, de véritables études d'impact économique et de maintenir une approche communautaire ».

Il n'est plus possible de demander toujours aux producteurs de payer ! L'AGPB demande que toutes les impasses identifiées soient bien prises en compte et que le gouvernement assume par des mesures d'accompagnent économiques, notamment dans le cadre du plan de relance, les conséquences de ces nouvelles mesures de restrictions.

Enfin, l'AGPB souligne les incohérences des décisions politiques. A l'heure, où il est demandé aux agriculteurs de réduire leur empreinte carbone, l'Anses leur recommande de relancer le labour, clairement défavorable au stockage du carbone dans les sols et de remettre un nombre conséquent de tracteurs dans les champs.

« Soyons pragmatiques et cohérents, et appliquons enfin les préconisations du contrat de solutions : pas d'interdiction sans solution économiquement et agronomiquement viables ! » a déclaré Eric Thirouin.

 

A propos de l'AGPB

Créée en 1924, l'Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales, syndicat professionnel agricole, représente les intérêts des producteurs de céréales. L'AGPB est dirigée par des agriculteurs élus représentant les départements, issus du monde syndical et économique. Elle est une association adhérente de la FNSEA.

 

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