La CVO se transforme en CRIV en soutien à la recherche variétale

Un nouvel accord interprofessionnel actant la transformation de la CVO (Contribution Volontaire Obligatoire) en CRIV (Contribution Recherche et Innovation Variétale) va rentrer en vigueur dans les jours qui viennent. Il traduit la volonté des acteurs de l’interprofession de répondre à la nécessité de maintenir l’effort de recherche pour continuer à proposer de nouvelles semences performantes aux agriculteurs.

Dans un contexte de défiance de la société vis-à-vis de certaines de leurs pratiques agricoles et notamment de l’usage des phytosanitaires, les agriculteurs français mettent de grands espoirs dans la sélection variétale, vecteur d’innovation considérable, notamment pour pallier la réduction du nombre de substances actives autorisées et s’adapter au changement climatique.

En ce qui concerne les céréales à paille, la recherche fait pourtant face à un déficit de financement de plus en plus prononcé. En cause ? Une plus faible utilisation des semences certifiées par ces mêmes agriculteurs, et donc une moindre rémunération des obtenteurs (semenciers). C’est donc un cercle vicieux qui se met en place : sous financée, la recherche ne parvient pas à produire suffisamment rapidement de nouvelles semences permettant de répondre aux enjeux des agriculteurs, qui préfèrent alors se diriger vers les semences de ferme.

C’est dans le but de briser ce cercle vicieux que l’AGPB a voté et acté, la proposition d’accord interprofessionnel transformant la CVO en CRIV. Il permet d’établir une plus grande équité entre les utilisateurs de semences de ferme et semences certifiées dans leur contribution au financement de la recherche. Ainsi, la cotisation prélevée sur la tonne de céréales collectées passe de 0,70 euro à 0,90 euro la tonne. Dans le même temps, les acheteurs de semences certifiées se verront remboursés 5 euros par quintal, contre 2,80 euros auparavant.

Plus précisément aujourd’hui, pour les semences certifiées achetées par les céréaliers, l’accord fixe à 0,70€/T soit en moyenne 5,04€/ha la CVO avec un remboursement de 3,92€/ha. Et demain, le nouvel accord fixera à 0.90€/T soit en moyenne 6,48€/ha la CRIV avec un remboursement de 7€/ha. Le but premier n’est pas forcément d’inciter les producteurs à acheter des semences certifiées, mais bien de sanctuariser le financement de la recherche, tout en rendant ce financement plus juste : le nécessaire effort doit être fourni par tous, utilisateurs ou non de semences certifiées.

L’AGPB reste ainsi fidèle à sa logique. De plus en plus contraints dans leurs pratiques, les céréaliers ne peuvent se passer de la recherche, levier central pour l’obtention de solutions viables sur les plans économiques et agronomiques. Les acteurs des filières agricoles ne doivent cependant pas être les seuls à participer au financement de la recherche. Nos décideurs politiques sont attendus au tournant.

 

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